Addictif. Voilà comment je qualifierais ce thriller de Pierre Lemaitre.

Une écriture simple, fluide, directe. Des chapitres et des phrases courtes, un rythme haletant… Si vous l’ouvrez, une chose est sûre, vous ne pourrez pas le refermer à moins de l’avoir terminé !

Même si j’avais entendu de très bons échos de cet auteur, ce premier livre que je lis de lui, « Robe de marié », fut vraiment une excellente surprise !

“Robe de marié” de Pierre Lemaître paru aux éditions Le livre de Poche. Photo Monia Boubaker.

Sophie est une jeune femme qui mène une existence paisible. Puis des petits signes, des petits incidents, des erreurs, des oublis s’insinuent dans sa vie. Au début, ce sont des petits « rien », des « ça arrive à tout le monde » et puis, petit à petit, ces signes deviennent inquiétants. Doucement mais sûrement, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont elle n’a aucun souvenir. Suite à un autre drame, ne sachant plus ce dont elle est capable, ou si elle peut se faire confiance, elle décide de s’enfuir. Elle change de nom, se marie. Mais on ne peut effacer le passé… Il refait toujours surface…

Ce livre de Pierre Lemaitre est divisé en trois parties, tout aussi passionnantes, aux points de vue narratifs différents.

Dans la première partie, qui est rédigée à la troisième personne, on arrive brutalement dans la vie de Sophie. Ou plutôt au beau milieu de sa descente aux enfers. Ses émotions sont parfaitement décrites et je les ai bel et bien ressenties. Angoissée, essoufflée, perdue… J’ai suffoqué avec elle. Je l’ai suivie dans sa fuite et dans cette nouvelle vie qu’elle tente de reconstruire. J’ai souvent eu envie de la protéger même si quelque part elle m’effrayait un peu… Cette lecture, au rythme saccadé, rend la lecture intéressante, prenante, passionnante.

(…) Et la voici maintenant là, assise par terre, le dos contre la cloison avec, contre elle, le corps de Léo, inerte, glacé… Ses propres hurlements la bouleversent comme s’ils venaient de quelqu’un d’autre. Elle baisse les yeux vers l’enfant. Malgré le rideau de larmes qui brouille sa vue, elle mesure l’étendue du désastre. Elle caresse ses cheveux d’une main mécanique. Son visage beige et marbré, est tourné vers elle, mais ses yeux fixes sont ouverts sur le vide. (…)

La seconde partie est racontée à la première personne, avec plus d’humour, ou plutôt devrais-je dire de sarcasme, (j’ai souvent souri en la lisant) et qui, de ce fait, contraste avec la première. Incroyablement bien rédigée, dans un autre style, mais qui n’en est pas moins addictive. À ce stade du livre, il m’a été quasiment impossible de m’arrêter dans ma lecture !

Dans la troisième partie, tout commence à se préciser et tout prend réellement un sens dans les dernières pages. J’ai avalé les mots jusqu’au point final !

Une lecture dont je suis vite devenue dépendante, littéralement pendue à la plume de l’auteur, appréciant, savourant chaque phrase.

Il serait dangereux de vous en dire plus sans risquer de dévoiler des éléments importants de l’intrigue. Je vais simplement vous dire : plongez la tête la première dans ce thriller cruel et diabolique, brillamment orchestré. Vous ne le regretterez pas !